La durée du
travail
1. La durée légale
du travail
Définition
Exceptions
2. Les heures supplémentaires
Le contingent annuel d'heures supplémentaires
La
bonification des heures supplémentaires
Le repos
compensateur
3. Le temps de travail des cadres
Les différents types de cadres
La convention
de forfait
4. La modulation et l'aménagement
du temps de travail
La modulation
L'aménagement du temps de travail
5.
Pour aller plus loin
Webographie
et bibliographie
La réglementation de la
durée du travail est complexe. Réduite à 35 heures en l'an
2000, elle s'est accompagnée d'une nouvelle définition et de nouvelles
dispositions concernant les heures supplémentaires ont vu le jour avec
la loi du 17 janvier 2003.
1. La durée légale
du travail
Définition
L'article
L 212-4 al.1 du Code du travail issu des Lois Aubry du 13 juin 1998 et 19 janvier
2000, stipule : "La durée du travail effectif est le temps pendant
lequel le salarié est à la disposition de l'employeur, et doit se
conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations
personnelles". Abaissé progressivement de 48 heures à 39 heures,
la durée légale du travail est de 35 heures pour toutes les entreprises
quel que soit leur effectif. Il s'agit d'un temps de travail effectif dont il
faut exclure les temps d'habillage, de douche, de repas... La loi du 17 janvier
2003 retient 1600 heures par an pour le calcul de la durée de travail.
Exceptions
Certaines
professions ont une obligation de présence plus longue, leur travail comportant
des temps "morts". On parle alors de temps d'équivalence.
Par ailleurs, un salarié ne peut effectuer plus de
48 heures par semaine et ce maximum est porté à 44 heures en moyenne
mensuelle sur 12 semaines. De même la durée journalière de
travail ne peut excéder 10 heures sauf dérogations conventionnelles
ou accordées par l'Inspecteur du travail en cas de surcroît temporaire
d'activité.

2. Les heures supplémentaires
Le
contingent annuel d'heures supplémentaires
Avant les
lois Auroux de 1982 il fallait que l'employeur obtienne de l'inspection du travail
une autorisation pour toute heure supplémentaire qu'il souhaitait faire
effectuer à ses salariés. Cette contrainte a aujourd'hui disparu
dans une limite de 180 heures par an et par salarié, y compris pour les
cadres n'ayant pas signé de convention individuelle de forfait (voir ci
dessous) ou régis individuellement par une convention de forfait établie
en heures sur une base hebdomadaire ou mensuelle. Ce contingent d'heures ne peut
être utilisé par l'employeur qu'après information de l'inspecteur
du travail et des représentants du personnel. Il peut être diminué
ou augmenté par convention ou accord collectif étendu.
Quand
l'entreprise a besoin d'heures dépassant le contingent annuel elle doit
en demander l'autorisation à l'inspecteur du travail et l'avis des représentants
du personnel.
La bonification des heures
supplémentaires
La loi du 17 janvier 2003 simplifie le paiement des
heures supplémentaires :
- dans les entreprises de 20 salariés
et moins, les quatre premières heures supplémentaires sont majorées
de 10 % jusqu'au 31 décembre 2005. Au delà de ces 4 premières
heures, la majoration est de 25 % pour les 4 heures suivantes (de la 40e à
la 43e heure) sauf accord collectif (mais qui ne peut décider d'un taux
inférieur à 10 %). Au delà de la 43e les heures sont majorées
de 50 % ;
- dans les entreprises de plus de 20 salariés, les huit
premières heures supplémentaires sont majorées de 25 %, les
suivantes de 50 %.
Le repos
compensateur
Il est octroyé dans les cas suivants :
- dans le cadre du contingent d'heures supplémentaires : un repos compensateur
d'une durée égale à 50 % du temps de travail accompli en
heures supplémentaires au delà de 41 heures mais uniquement dans
les entreprises de plus de 20 salariés ;
- au
delà du contingent d'heures supplémentaires, toutes les heures ouvrent
droit au repos. Il est d'une durée de 50 % du temps de travail accompli
en heures supplémentaires pour les entreprises de 20 salariés au
plus et de 100 % pour les entreprises de plus de 20 salariés.

3. Le temps de travail des cadres
Les
différents types de cadres
On peut distinguer trois types de cadres
:
Les cadres "occupés selon l'horaire collectif de travail
applicable au sein de " l'unité de travail à laquelle ils sont
intégrés et "pour lesquels la durée de leur temps de
travail peut-être prédéterminée ". Ces salariés
bénéficient de l'ensemble des dispositions relatives à la
durée du travail (durée légale, heures supplémentaires,
durées maximales, repos compensateur).
·
Les "cadres
dirigeants" ce sont "les cadres jouissant d'une grande indépendance
dans l'organisation de leur emploi du temps, qui sont habilités à
prendre des décisions de façon largement autonome et qui perçoivent
une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés
de leur entreprise. Ils représentent l'employeur. Les" cadres dirigeant"
ne bénéficient que des dispositions relatives aux congés
annuels, aux congés maternité ou pour évènements familiaux,
aux congés non rémunérés et au compte épargne
-temps.
·
Les cadres qui ne sont ni occupés selon un horaire
collectif de travail, ni dirigeant. Pour eux la loi renvoie aux classifications
des conventions collectives de branche. Cette disposition définit les cadres
pour les régimes de retraite et de prévoyance. La référence
à cette convention collective s'explique par le fait que son champ d'application
est national et interprofessionnel; ainsi des salariés non couverts par
une convention collective de branche auront la qualité de cadre, au sens
de la loi, s'ils répondent aux critères définis par la convention
collective.
A l'exception des cadres dirigeants, les cadres sont soumis
aux règles relatives à la durée du travail. Mais la loi admet
la possibilité d'une mesure forfaitaire de leur temps de travail.
La
convention de forfait
La convention de forfait est un accord intervenu entre
le cadre et son employeur qui prévoit de rémunérer systématiquement
un certain nombre d'heures supplémentaires (avec les majorations) accomplies
de façon régulière par le salarié. Il s'agit donc
de négocier un montant d'heures mensuelles (par exemple 180 heures par
mois) et de les payer tous les mois. Les heures supplémentaires intégrées
dans le forfait ne doivent pas dépasser le contingent annuel de 180 heures.
La convention de forfait peut être établie en heures ou en jours.
4. La modulation et l'aménagement
du temps de travail La modulation
Les
entreprises à forte variation saisonnière d'activité (conserveries,
jouets, sucreries) peuvent recourir à la modulation des horaires de travail.
La modulation consiste à négocier un accord collectif de lissage
annuel du temps de travail afin d'éviter, en haute période, un recours
massif à des heures supplémentaires coûteuses et en basse
saison à un chômage technique également coûteux. Depuis
la loi du 19 janvier 2000 chaque salarié "doit" ainsi 1600 heures
annuelles à son employeur avec un niveau moyen de 35 heures par semaine.
L'aménagement
du temps de travail
Le Code du travail autorise, par la voie de la négociation
collective, à déroger à certaines des règles de la
durée ou de l'horaire de travail. Ces aménagements ont surtout pour
objet d'apporter davantage de flexibilité de fonctionnement aux entreprises.
L'aménagement des horaires porte sur la répartition des
trente cinq heures hebdomadaires qui sont normalement réalisées
en 5, 5,5 ou 6 jours. Un accord collectif permet de les répartir sur 4,5
voire 4 jours.
Les horaires individualisés permettent à
chaque salarié de moduler ses heures d'arrivée et de départ
à condition d'effectuer la durée légale dans le cadre d'une
certaine période. Il comporte généralement des plages fixes
et des plages mobiles laissées à l'initiative personnelle.
5.
Pour aller plus loin
Sites
http://www.travail.gouv.fr/infos_pratiques/infos_e.html
Toute la législation sur la durée du travail. http://www.35h.travail.gouv.fr
Le site officiel consacré au passage et à l'aménagement de
la durée du travail.
http://www.cfdt.fr/actu/acturtt/rtt_loi.htm
Des commentaires sur la loi des 35 h et des dispositions pratiques.
Ouvrages
Titre
| Editeur |
Auteur |
Année |
Le contrat de travail |
Marabout | J-P
Perrin | 2003 |
Législation
du travail : droits et devoirs |
Foucher | J-L Koehl |
2001 |
Droit du travail |
Dunod | V. Roy |
2003 |